S’il est possible de trouver les choix d’orchestration de ce concert des Who discutables au regard de l’histoire du groupe, le charisme et le talent de Daltrey et Townshend ont maintenu à flôt leur retour scénique en France.
Cela faisait huit ans que The Who, l’un des plus grands groupes du rock anglais, n’étaient pas venus se produire en région parisienne. Pour un set 2023 globalement axé nostalgie, alors que le groupe a sorti un album en 2019. Dans une La Défense Arena pas pleine à craquer comme par exemple lors des récents concerts du Boss. Devant un public pas forcément très agité durant les morceaux mais extrêmement chaleureux dans ses applaudissements.
En première partie des Who, il y eut donc les Lillois de The Arrogants. Groupe à l’énergie scénique d’un bon garage band, de belles dégaines dandy… mais hélas pas les compos inspirées d’un bon garage band.
Défilèrent ensuite sur l’écran géant des photos sixties des Who, une couve de Rock et Folk, des pochettes de disques des Who, la mention des œuvre caritatives du groupe, une photo de la regrettée Tina Turner… et un peu de publicité.
Et puis le groupe arrive, avec un Pete Townshend auquel un bonnet rouge donnait des airs de Jacques-Yves Cousteau de la six cordes. Townshend qui régale le public de ses légendaires bras faisant un tour à 360 degrés avant que les doigts ne tirent une note de la guitare. Et Townshend au chant c’est autre chose que Keith Richards. Quant à Roger Daltrey, l’étendue vocale et le charisme sont toujours là. Ainsi que la faculté à faire tournoyer le micro pour le récupérer avec dextérité dont Brett Anderson est le brillant héritier. Et il y a les choix débattables d’orchestration, choix pas nouveaux dans les récentes tournées du groupe. Mais choix qui ne feront néanmoins pas du concert un concert raté.
Le concert se décomposait en trois parties. En début et en fin, des parties avec orchestre symphonique (des musiciens du Conservatoire de Paris). Une première partie majoritairement constituée de morceaux choisis de Tommy, une dernière majoritairement composée de morceaux choisis de Quadrophenia.
Et au milieu, une partie durant laquelle les musiciens du Conservatoire de Paris quittent la scène. Ce choix symphonique pourrait être vu comme une trahison de la mythologie scénique d’un groupe qui produisit un classique du rock live (Live at Leeds) en durcissant son son. Mais en sus de ce que j’ai dit sur Pete et Roger, il faudrait y mettre du sien pour réellement saboter un Pinball Wizzard, un Who Are You? ou un Baba O Riley. Même l’acoustique médiocre de la La Défense Arena n’y arrive pas. Le milieu du concert sera bien sûr sa meilleure partie, avec entre autres l’hymne Mods The Kids Are Allright, les désillusions révolutionnaires de We Won’t Get Fooled Again, ce Substitute qui fut repris par les Sex Pistols. Et enfin un Behind Blue Eyes avec juste ce qu’il fait de cordes pour soutenir les guitares de Townshend.
Le concert s’achèvera sur Tea And Theatre, extrait de leur album Endless Wire de 2006, un morceau pas très inspiré. Mais parce que le morceau était joué en acoustique, avec Roger et Pete seuls sur scène, il offrait une belle conclusion, pleine de sobriété à ce concert. Un concert ressemblant à un coureur réussissant sur le fil à franchir la ligne d’arrivée après s’être tiré une balle dans le pied.
Photos : Pascal Anthiaume
Texte : Ordell Robbie
Comment briser le cœur de Roger Daltrey ? Offrez-lui un micro non-filaire. Blague à part, je suis régulièrement impressionné par ses compétences vocales à son âge. Pour un mec qui avoisine les quatre-vingts berges, arriver sortir Love Reign O’er Me décemment n’est pas une mince affaire. Même récemment sur le live à Hyde Park de 2015, c’est vraiment solide.
Après, pour l’héritage du twirling de micro, il faut quand même mentionner Pelle Almqvist des Hives, qui fait souvent peur à bien des dentiers.
J’ai beucoup aimé ce concert. Nous ne les reverrons peut être plus à Paris, c’est la fin d’une époque ou les rockers faisaient des expériences.
La musique de The Who est intemporelle. Ce concert m’a touché pour plein de raisons.
En revanche, le son n’était pas médiocre il était trop fort par moments, c’est tout.
Je ne comprends pas qu’on critique le son de Paris La Défense Arena ou d’une autre salle , sachant que ce sont les techniciens des artistes qui font les réglages.
J’aime beaucoup les Stones, mais le son n’était pas très bon et aussi, la scène avait été avancée de plus de 10 mètres, à la demande des artistes. Heureusement, la direction de l’Arena nous a offert des places pour revenir quelques jours plus tard.
Je trouve personnellement que c’est une super salle, aussi bien pour le rugby que pour les spectacles.
Les amis et la famille, trouvent , comme moi que c’est une belle et grande salle avec des technos très modernes. C’est peut être là que ça coince parfois avec les ingés son des artistes un peu âgés, ils ne maitrisent peut-être pas toujours les technos modernes mais ce n’est qu’une supposition de ma part.
Toujours est il que j’ai toujours eu beaucoup de plaisir à voir des spectacles dans cette salle (ou dans d’autres) et profité de la venue (si rare) d’artistes qui me font vibrer.
Entièrement d’accord avec vous ! Avec un pote nous sommes montés de Nantes à l’U-Arena pour revoir notre groupe fétiche des sixties, The Who !
Vraiment pas déçus de cette immense salle qui offre autre chose que les Zénith, niveau conception et acoustique. Quant au Who ? Vraiment pas déçus et je pense que la plupart autour de moi seraient d’accord sur mes propos vus les applaudissements ! À l’âge qu’ils ont, chanter et jouer du rock, pour moi mieux que dans les sixties tient de la performance !!!